Foglie di ontano e due ciliegie in ceramica di Luigi Ontani
2018, Dig., 95 x 95 cm
Dans la lignée de cette passion pour la culture des fleurs dans les jardins européens et de cette mode pour la nature morte qui s’est affirmée au début du XVIIe siècle (nous savons que Ligozzi avait déjà peint de petits tableaux avec des bouquets de fleurs), Ileana Florescu crée la composition Bouquet de fleurs, feuilles d’aulnes et écureuil
se servant d’un ancien récipient en argent de la collection Pallavicini Rospigliosi, rempli d’une opulente masse florale. Certaines fleurs ont été photographiées une par une et aménagées pour simuler une composition idéale et non saisonnière. Dans cette conception, l’artiste se laisser mener par la tradition iconographique traditionnelle de ce genre pictural, connu notamment grâce aux toiles du Maître
de Hartford, de Jan Brueghel l’Ancien, et du Caravage lui-même. C’est précisément une peinture d’un anonyme peintre caravagesque qui représente Trois Bouquets de fleurs, écureuil et perroquet sur une table, qui lui suggère l’image du vase qui se détache sur un fond noir où semblent voleter des feuilles d’aulne en céramique qu’Ileana a reçues, tout comme les cerises, de son ami l’artiste Luigi Ontani
(en italien, ontano signifie aulne, n.d.t.). On distingue au sommet du bouquet trois hampes de Fritillaria imperialis, mais on découvre aussi un pied d’alouette, des pivoines doubles, des narcisses, un lys jaune, une iris, une valériane rouge, une ancienne Rosa alba, voisinant avec des tulipes, dont une variété de couleur violette photographiée précisément dans le jardin de la Villa Médicis. Sur la table, recouverte d’une étoffe ancienne, sont posées d’autres fleurs et deux cerises, ainsi qu’un écureuil, qui revient dans le tableau d’origine, rappel du rongeur orné d’un petit collier peint sur une planche d’Ulisse Aldrovandi, mais qu’Ileana Florescu a photographié sur le vif dans le Maine.
LUCIA TONGIORGI TOMASI