2018, Dig., 80 x 80 cm
La deuxième statue réalisée par Jean de Bologne est la Vénus Cesarini (conservée aujourd’hui à l’Ambassade américaine à Rome) sculptée pour Giovanni Giorgio Cesarini, le premier mari de Clelia Farnèse. Le célèbre collectionneur d’« antiquailleries» avait demandé l’autorisation au grand-duc François de pouvoir commander à son sculpteur cette œuvre, en laquelle certains chercheurs voient le portrait de sa femme. Appréciant la pose complexe et les différents points de vue de la figure, et en jouant sur le symbolisme marin, Florescu place la déesse dans une grille, ornée une fois encore de cœurs, sur un arrière-plan marin, devant un énorme corail rouge ; en reconstruisant une version ironique et « pop » de La Pêche aux coraux de Zucchi, que le cardinal possédait dans son studiolo. La statue repose sur un tas confus de coquillages – méditerranéens et exotiques – et d’autres organismes marins. Sans oublier la citation botanique : on distingue en effet deux fleurs de Rosa canina qui émergent du tas de coquillages. En remplacement du socle d’origine, un singe fait allusion à la luxure (l’animal, toujours orné de colliers, avait été peint par Zucchi dans La Pêche aux coraux), dans ce cas sur le point de soutenir un besant médicéen.
LUCIA TONGIORGI TOMASI
Le visage de Clelia Farnèse, la plus belle femme de Rome, est visible aussi sur d’autres peintures du même peintre et pas toujours en attitudes respectables, comme c’est le cas sur le grand tableau de La Pêche aux coraux où les traits de son visage se retrouvent sur une femme qu’on distingue à demi-nue près d’un homme, lui aussi demi-nu, avec les traits du cardinal Ferdinand.
ROBERTO MANCINI