Le dernier tableau – Armes brisées – met en scène une autre planche du manuscrit de Casabona, qui a été à l’origine de cette exploration artistique qu’Ileana Florescu a menée entre la nature, des jardins et l’histoire. Vers la fin de son œuvre, le botaniste flamand avait souhaité dédier quelques planches aux outils de jardinage les plus utilisés pour l’entretien des jardins.
Dans ce cas, le botaniste flamand les anoblit et les représente couronnés, avec à la base quelques armes brisées, invitation explicite à se consacrer à l’entretien du jardin plutôt qu’à la guerre. Au centre, un râteau, une pelle et une fourche sont entourés d’une couronne dont la décoration reproduit des détails de légumes sculptés dans les panneaux réalisés par l’école de Jean de Bologne sur les portes en bronze de la façade de la cathédrale de Pise (non loin du Jardin botanique), qui ont été fondues grâce au soutien financier du grand-duc Ferdinand. Six boules de croquet, qui reprennent les boulets de canon, placées à la façon des armoiries Médicis, gisent sur l’herbe, tandis que sous les trois outils, un fusil moderne dialogue avec une ancienne épée, tous deux brisés. Un message de paix et d’amour pour la nature qui, des jardins du XVIe siècle arrive jusqu’à nous, grâce à Ileana Florescu.
LUCIA TONGIORGI TOMASI