Le fil rouge unissant les 17 œuvres de l’exposition « Les chambres du Jardin », conçue spécialement par Ileana Florescu pour Villa Médicis, est une série de dessins de parterres, provenant d’un manuscrit de la fin du XVIème siècle, le  Libro di compartimenti di giardini de Giuseppe Casabona, botaniste, originaire des Flandres, au service des grands-ducs François Ier et Ferdinand Ier de Médicis. A l’intérieur de ces Compartiments, Florescu explore la vie du cardinal Ferdinand durant ses dix années de résidence à Villa Médicis (1577-1587) : sa passion pour les arts et les sciences naturelles, l’artisanat de luxe et la chasse aussi bien que ses intrigues d’amour et de pouvoir dans la course à la suprématie pour la Couronne papale. Mais, comme nous prévient Achille Bonito Oliva, « ce projet n’est pas le fruit d’un orgueil intellectuel. Ileana Florescu donne vie à un palais du regard en nous donnant la possibilité de savourer l’œuvre à travers un rapport frontal; de traverser et habiter cet espace intermédiaire entre l’histoire et la géographie. Il s’agit d’un libertinage optique, perceptif et productif, qui libère et détache les éléments de départ de toute appartenance. En fin de compte Ileana Florescu confirme un paradoxe : l’art ‘pré-figure’ le passé. L’art retrace iconographiquement ses propres matrices, les rapporte dans le présent et les reformule ».Cristiano Leone, commissaire de l’exposition précise : «  Le temps présent est celui biographique de l’artiste qui se plonge dans la micro et macro Histoire avec une vertu que seul l’art possède, celle de fournir une altérité aux faits. ».
C.P.

1_Maiestate-Tantum

2_Un-piè-sopra-un-vento

3_Il-semplicista     4_Fiorirà-un-iride-bellissima

6_Vaso-di-fiori-con-foglie-di-Ontani-e-scoiattolo

Nature opulente, fastes et merveilles : le goût d’une époque et l’illustration du pouvoir princier. Mise en scène et théâtre d’une domination qui, pour être complète, devait s’étendre du monde naturel
au monde de la beauté, la possédant comme on peut posséder une femme. En la suivant aussi, et en la réduisant à l’assouvissement de ses jeux et de ses désirs, sans se soucier de son destin. Trois tableaux sont consacrés à cet aspect de la vie de Ferdinand. Ils nous présentent d’une part Clelia Farnèse, personnage clé dans la vie du cardinal de Médicis. Une histoire de passion et de politique.
ROBERTO MANCINI

14_Terrena-Dea

13_Cicaleggi-e-maldicenze     15_Il-medico-cavalca-la-mula-Farnese

Les deux autres portraits représentés dans les tableaux Mehmed II, crainte et séduction et L’Œuf de Colomb et autres merveilles, exposés à l’origine dans le Grand Salon de la Villa Médicis, ne se rapportent pas à des personnages directement liés à Ferdinand de Médicis, bien qu’ils aient éveillé la fantaisie et attisé la curiosité historique de l’artiste-photographe en raison de l’influence qu’ils exercèrent sur les événements et la culture de la Renaissance en Europe, et aussi sur l’imaginaire d’écrivains et d’artistes.
LUCIA TOMASI TONGIORGI
Les portraits de Christophe Colomb et de Mehmet II, réalisés respectivement  par Cristofano dell’Altissimo et Jacopo Zucchi, faisaient partie de la “Galerie des Hommes Illustres” située dans le ‘grand salon’ de Villa Médicis, commencée vers 1570, avant que la villa au Pincio soit achetée par le cardinal Ferdinand. Composée par 186  tableaux, celle-ci était une version abrégée de la série Florentine voulue par Cosimo I sur le modèle de la galerie de Jove située dans le fameux Musaeum sur le Lac de Come (1521-1552).

8_Maometto-II-paura-e-seduzione     11_L-uovo-di-Colombo-e-altre-meraviglie

Huit panneaux sont consacrés à des sculptures, celles qu’Alvar González-Palacios appelait «les rêves de pierre… du cardinal», c’est-à-dire une partie des nombreux marbres classiques achetés pour orner fastueusement la
 villa romaine, mais qui repartirent ensuite à Florence, où
 ils furent installés surtout dans la Galerie des Offices et dans le jardin de Boboli. Avant que Ferdinand ne devienne grand-duc, les collections florentines comprenaient principalement des œuvres étrusques et de petits bronzes, mais peu d’exemplaires de la grande statuaire classique. Personne ne pouvait se vanter, à Rome, d’avoir une plus belle collection de statues antiques que celle de Ferdinand de Médicis, pas même son concurrent le cardinal Alexandre Farnèse : il aimait mêler des œuvres d’excellente facture (la Vénus Médicis, le Rémouleur, les Niobides) à des marbres
 de couleur et des pierres rares, dont d’habiles marqueteurs faisaient des tables, des meubles, des cabinets ; une sorte d’artisanat de très haut niveau que Ferdinand Ier voulut mettre en valeur et développer à Florence en créant la Galleria dei Lavori, dirigée par Ligozzi et qui deviendra par la suite la Manufacture des Pierres dures.
LUCIA TONGIORGI TOMASI

10_Bacco-alato     9_La-mandragora-e-due-muse

5_Le-matrone-la-vergine-e-il-lottatore

16_Sotto-un-cielo-stellato     12_Copiosi-et-bellissimi-mirti

7_La-stanza-di-Atena

17_Armi-spezzate